Depuis dimanche, l’air semble plus léger. Si la nuit du 6 mai a été douce et festive, une certaine gravité s’est invitée aussi. Et si le départ de Nicolas Sarkozy apparait comme un soulagement, François Hollande devient président de la République à un moment crucial. Si le bonheur et la joie partagés par les jeunes et les anciens de 81 faisaient plaisir à voir, des transformations majeures sont en cours. A l’heure où le nationalisme, la réduction de libertés et où le recul social menacent ; la France va pouvoir respirer, reprendre confiance et reconstruire une nation plus juste, plus solidaire, plus humaine, tout simplement plus responsable.
Face à la crise du système, de l’Europe, face au déclin de l’idéologie ultra libérale et de la financiarisation outrancière, l’élection d’un président de la République socialiste en France porte un espoir profond en offrant aux peuples l’opportunité d’ouvrir un chemin nouveau pour l’avenir. Notre vieux monde est fini, un nouveau apparait, à nous de le créer, sans peur par un volontarisme affirmé, sans faille par une détermination nouvelle. Le changement est donc possible face à l’urgence économique et sociale.
Il ne se fera pas seul. Notre victoire est avant tout celle de toute la gauche qui dès le 1er tour en atteignant près de 45% des suffrages, a créé les conditions de la dynamique et du rassemblement et, comme l’affirme Marie-Noëlle Lienemann sur son blog: « Plus que jamais l’unité Rouge Rose Vert est le talisman de la victoire et devra être soigneusement consolidée et entretenue pendant ces 5 ans ». Autre enseignement de ce second tour, plus de 50% des électeurs du FN mais aussi, plus de 50% des électeurs centristes ont voté Sarkozy, malgré la radicalisation des propos présidentiels. Comme je l’ai toujours affirmé, ce report massif des centristes nous confirme qu’ils ne sont « ni de gauche, ni de gauche » (F. Mitterrand) mais bien de et à droite. Quant à la poussée du front national, elle n’est que trop banale en période de crise. Elle est cependant inquiétante car le ralliement à ses thèses par la droite classique rend possible des alliances d’un autre âge. Il nous faudra reprendre l’offensive idéologique et politique afin de combattre vigoureusement cette ignominie.
Dans un pays où la classe ouvrière, où le monde salarié, où les couches populaires sont meurtris et affaiblis, il est des plus urgent de reconstituer un front de classe, de tendre vers un progrès commun pour tous et toutes, pour les jeunes et les moins jeunes. Il s’agit d’une priorité absolue que devra affirmer le président François Hollande dès sa prise de fonction.
Notez que j’ai écrit « le président François Hollande », le début du changement pour nous tous.
Ne les décevons pas