Jean-Luc Melenchon est mort. En tout cas, celui qui animait en son temps avec tant de vigueur la gauche du parti socialiste n'est plus que l'ombre de lui-même: le bretteur émérite est aujourd'hui un querelleur enragé.
Le congrès de Bordeaux du parti de Gauche vient de marquer un ultime tournant car les propos tenus par Jean-Luc et par certains
dirigeants sont d'une telle outrance qu'ils occultent les messages pourtant essentiels délivrés par les militants et, plongent au passage nos camarades communistes dans la perplexité voir
l'inquiétude. Son interview mardi matin à la matinale de France Inter s'est soldé par une longue diatribe anti-systèmes vociférée sur un ton péremptoire, qui font que les mots deviennent vides de
tous sens tant la manière dont ils sont prononcés les rend inaudibles.
Le premier tournant de cette dérive dont on ne connaît pas aujourd'hui l'issue, s'est produit alors que Jean-Luc était arrivé au
sommet de ses espoirs: être reconnu, peser sur les débats. En effet, en franchissant allègrement les 10% lors de la présidentielle, Jean-Luc était enfin rentré au rayon des poids lourds de la
politique, mais sa décision téméraire voir suicidaire d'aller ferrailler face à Marine Le Pen à Henin-Beaumont ressemble à un péché d'orgueil digne de la chevalerie française à la
bataille d'Azincourt.... Cette décision restera incompréhensible aux yeux d'une opinion qui lui voyait alors en lui l'assurance d'une gauche forte dans le processus du changement tant
souhaité.
Blessé par cette désillusion électorale, il poursuit son lent isolement construisant chaque jour un mur entre lui même et ses anciens
camarades. Ainsi, il tape dur quotidiennement et avec un plaisir manifeste sur ses anciens amis socialistes, mêlant sa voix aux sirènes démagogiques de la Droite au lieu de les dénoncer. Agissant
ainsi, il parie sur les échecs à venir pour valider ses thèses. Tél un ancien fumeur qui pourchasserait le crapoteur occasionnel au fond des toiletteś, il poursuit de son invective le cousin
socialo depuis qu'il ne vient plus aux réunions de famille.
Et si l'obscur Mister Méluche redevenait le flamboyant monsieur Mélenchon !