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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 08:33

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 Photo de Jean-Pierre Sageot


Le DAL s’est invité dans le débat de la cité lors du dernier conseil municipal de Rouen, de façon bruyante comme à chacune de ses apparitions. Chacun jugera si la méthode est à son gout. Mais peut-on leur reprocher une action  légitime dans un pays où le nombre de mal-logés et de sans–abris augmentent sans cesse, où les décisions de justice en la matière ne sont même pas appliquées par l’Etat ? Régulièrement condamné en vertu de la loi Dalo à 30 euros par jour et par famille non hebergée, l’Etat qui gère l’hébergement d’urgence dans ce pays préfère payer l’amende au lieu de remplir ses obligations. Cet abandon de tout un pan de ses prérogatives est délibéré, organisé par un gouvernement droitier comme nous en avons peu connu dans ce pays, entrainant des difficultés graduelles dans le secteur. La démission de Xavier Emmanuelli, créateur du Samu social, écœuré par la réduction drastique des moyens, et la constitution sur tout le territoire de nombreux collectifs de travailleurs sociaux qui dénoncent cet état de fait depuis des mois, témoignent d’une situation inédite.

Face à ce mur qui se dresse devant eux, les associations d’entre-aide qu’elles soient traditionnelles (Fondation Abbé Pierre) ou plus emblématiques (Droit Au Logement) se tournent vers l’unique recours institutionnel à priori plus accueillant où un interlocuteur existe. Les maires sont naturellement les premiers interpellés même si leurs pouvoirs en la matière sont limités. Certes, ils peuvent actionner le retour vers un logement ordinaire pour les personnes éligibles. Ils ne peuvent cependant pas se soustraire à la légalité qui convient à leur charge et, pour les plus téméraires d’entre eux qui ont choisi d’exercer leur droit de réquisition, les tribunaux administratifs les ont toujours désavoués. Malgré cela, ce sont bien souvent ces maires avec énergie et sens de la «bricole » qui débloquent cas par cas un certain nombre de situations d’urgence.

Il n’en demeure pas moins que ce système est largement insatisfaisant et, qu’au-delà de l’Etat qui même s’il devenait bienveillant, ne pourrait pas tout. La nécessaire prise en compte des sans-logis devra se faire grâce à la solidarité entre tous, collectivement, à l’échelle des territoires avec les communautés de communes et les Départements. Pour que le légitime « un toit, c’est un droit » puisse se concrétiser en toute légalité, pour l’honneur de notre démocratie.

 


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commentaires

M
Et pourtant que de promesses non tenues..quelle honte pour notre pays..espérons que le changement de politique sera possible! merci pour les mal ou pas logés...
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